Au fond, le Front National n'est pas vraiment Charlie

Publié le 19/01/2015
Par Yazan

On s'imagine le vent de panique, ce mercredi 7 janvier 2005 dans les locaux du Front National: "Lui: Il y a eu un attentat islamiste à Paris! Elle: Nannn c'est pas vrai tu me fais marcher? Lui: Sisi j'te jure, deux arabes qui débarquent à Charlie Hebdo! Ils ont buté tout le monde, ils ne parlent que de ça sur BFMTV... Elle: Ah merde... C'est contre Charlie Hebdo?"

C'est que d'un côté, un acte terroriste au nom d'Allah Akbar en plein Paris, ça pourrait bien arranger les fins de mois du Front National... Mais Charlie, avec leur amour vache, c'est quand même le journal à abattre! Les élites du Front perçoivent pleinement la délicatesse du dossier pour lequel il ne faudrait pas donner l'impression de tremper dans la récupération... Bref, faut pas se rater!

Alors lorsqu'une réunion fut organisée entre différents partis politiques dans les locaux de l'assemblée nationale le 8 janvier, ce fut du pain béni pour Marine Le Pen que de pouvoir s'indigner de ne pas y avoir été conviée! "On ne veut pas du Front? Eh bien si c'est comme ça, nous quittons l'unité nationale" récitèrent en cœur les barons frontistes! Quitter l'unité nationale? Encore fut-il qu'ils n'y soient jamais entrés... On ne peut pas dire que la présence du front se soit faite remarquer au sein des rassemblements spontanés qui avaient suivi les attentats. Du pain béni, j'vous dis...

11 janvier 2015 à Beaucaire

Pourtant, Marine Le Pen a été reçue par François Hollande le 9 janvier au même titre que les autres chefs de partis. Certes, les consultations avaient commencé la veille, et alors? Elle ne supporte pas de n'avoir été conviée qu'en seconde séance? Un petit peu d'humilité s'il vous plaît Madame Le Pen, votre ordre de passage est cohérent avec le nombre d'élus qui vous représentent au plan national!

Pourtant, la plupart des personnalités politiques s'accordèrent pour déclarer que tout le monde était le bien venu, c'est le fondement même d'un principe républicain: Aucun parti, aucun logo, venez comme vous êtes, dans l'unité citoyenne. Le président lui même insista sur ce point... Mais non, au front on préféra camper sur la bêtise que quelques idiots du parlement, poussant la victimisation jusqu'à appeler au boycott de la marche parisienne!

Le summum de la récupération fut probablement atteint au moment même où Marine Le Pen était reçue à l’Élysée. Quel fut son message? "Il faut fermer les frontières!" Bin voyons, ils étaient français les gars jusqu'à preuve du contraire. A moins que ce ne soit dans le but de limiter le trafic d'armes, mais alors quelle marque d'ignorance envers les circuits du marché noir à l'heure des nouvelles technologies! On l'entendit également sur le retour de la peine de mort. C'est pas comme si des obsédés persuadés d'accéder à 72 vierges s'ils faisaient couler le sang attendaient autre chose que la mort. Un enfermement à vie eut été la pire des tortures les concernant.

Ce fut donc réfugié à Beaucaire, terre conquise, que ce Front National parada en ce 11 janvier, Marine Le Pen en première ligne... C'était donc ça? Elle craignait de ne pas être visible à Paris? L'humilité républicaine ne saurait résister au culte du chef, celà expliquerait le discours au balcon de Beaucaire que beaucoup qualifièrent de pur meeting FN? Ou alors, craignait-elle tant que cela les quolibets qui n'auraient pas manqué à son égard si elle avait défilé à Paris? Le président avait pourtant garanti sa sécurité si elle venait! Mais c'est sûr qu'à Beaucaire, dans un défilé emprunt d'une certaine tension islamophobe, c'est pas de là que jaillirait la moquerie.

Ces gens là font passer leur "patrie" avant la république, comment voir les choses autrement avec une telle lecture des événements? Marine Le Pen aurait pu se montrer digne en l'honneur de la nation, se positionner au dessus de toute polémique, elle en serait même ressortie grandie! Mais ses déclarations opportunistes la déshonorent, elle qui rêve de tenir un jour les rennes de la république, pourquoi s'en exclut-elle donc dès lors qu'elle en a l'opportunité? Et ce culte du chef... Un jour d'unité nationale où partout ailleurs les couleurs politiques s’effacèrent derrière la république, elle ne pouvait pas s'abstenir de tenir meeting pour contenter des fans venus l'admirer? C'était quand supposé être républicain à la base, non?

Et le pire, c'est qu'elle n'a même pas honte!


 



2 commentaires pour Au fond, le Front National n'est pas vraiment Charlie

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jabotinsky dit:
16/03/2015 13:12

nazi ?
certains disent que le zi de nazi veut dire socialiste. pouvez vous confirmer ?
nsdap = Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei

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Réponse de Yazan:

Vous donnez vous même la réponse...
Cela me rappelle F. Philippot (à moins que ce ne fut Aliot) qui en quête de petite phrase il y a un an environ s'aventura a tenter de dénigrer le PS sur cette association... Je pense qu'il s'est fait taper sur les doigts par Marine tellement il se ridiculisa ce jour là, en tous cas, on ne l'entendit plus jamais dans cette voie...

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Réveil dit:
18/03/2015 15:49

Oui oui, la patrie passe avant la république.
La France a connu plus de 80 rois, deux empires, 5 républiques.... et elle sera là encore bien après le système politique dans lequel nous nous trouvons.


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